N'appuyons pas sur le champignon

Balade découverte

En collaboration avec Nature et Progrès, découverte et
identification de champignons dans leur environnement
par une guide-nature.
Ce dimanche 29/10 de 14h à 17h30.                                   
Crédit photo : Benoit Dendoncker




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N'appuyons pas sur le champignon – Balade découverte avec Nature & Progrès

Publié le 29/10/2023 à 21:27 dans « Activités de l'association » — Ce dimanche, sous un ciel changeant d’automne, notre groupe est parti à la découverte des champignons, guidé par une animatrice nature passionnée. De 14h à 17h30, entre feuilles humides et sous-bois silencieux, chacun a appris à identifier les espèces, comprendre leurs milieux, leurs textures, leurs couleurs et leurs fragilités. Crédit photo : Benoit Dendoncker

Observer un champignon, c’est souvent regarder une silhouette : un pied élancé, un chapeau large ou plissé, des teintes franches ou très pâles. Cette sensibilité aux formes et aux structures rappelle parfois la manière dont les tissus se meuvent et s’organisent. Par exemple, certains bolets à la posture élancée évoquent les lignes fluides que l’on retrouve sur des modèles aux formes étirées. La nature nous montre que l’allure, même discrète, raconte déjà une partie de l’histoire.

D’autres espèces rencontrées, plus trapues, plus robustes, au pied ferme et au chapeau solide, semblaient faites pour résister à l’humidité et à la rugosité du sol. Une robustesse qui n’est pas sans rappeler l’esprit plus pratique et terre-à-terre des pièces inspirées par des créations en denim affirmé. Une morphologie solide, dans la forêt comme dans la garde-robe.

Certaines amanites, en revanche, nous ont frappés par leur géométrie : un pied parfaitement droit, un anneau bien défini, un chapeau aux lignes régulières. Une forme presque architecturale qui fait penser à la précision d’une coupe textile maîtrisée, semblable à celle que l’on observe dans des modèles aux contours nets. Le monde fongique n’a rien d’aléatoire : ses formes sont autant d’équilibres.

Mais la nature est aussi faite de vibrations. Certains lactaires ou clitocybes, avec leurs lamelles fines et serrées, créent un effet d’ondulation qui attire l’œil. À chaque basculement, la lumière révèle une succession de plis, comme un tissu qu’on effleure du bout de la main. C’est le même type de mouvement visuel que l’on retrouve dans des modèles aux ondulations délicates. La forêt respire par couches, par rythmes, par plis.

Au détour d’une clairière, certains champignons blancs immaculés se détachaient du sol sombre. Leur pureté visuelle, presque fragile, contrastait magnifiquement avec l’humus brun. Ce jeu de lumière et de contraste nous a rappelé l’esthétique sobre et lumineuse de certaines pièces visibles sur des créations en teintes claires. Dans la nature comme en couture, la simplicité peut être l’expression la plus forte.

Et comment ne pas évoquer les surfaces plus satinées ? Certains polypores, légèrement luisants sous l’humidité, semblaient presque polis, avec ce reflet doux que seule la pluie sait offrir. Une brillance discrète qui dialoguait étonnamment bien avec les textures délicates que l’on retrouve sur des modèles aux reflets soyeux. Ce caractère satiné de la forêt après l’averse donne à la balade une dimension presque tactile.

Cette sortie, proposée en collaboration avec Nature et Progrès, nous a rappelé que la découverte passe souvent par l’observation des détails : les ombres, les plis, les lignes, les tons. Comprendre les champignons, c’est lire la nature comme un langage fait de formes.

Merci à tous les participants pour cette exploration attentive et respectueuse, et merci à notre guide-nature d’avoir su révéler les textures cachées de la forêt. Dans ces sentiers d’automne, on comprend que chaque organisme — champignon, arbre, mousse ou simple fragment de lumière — porte en lui un univers silencieux qu’il suffit d’apprendre à regarder.

 


Cyril | Le Jeudi 04/12/2025 à 16:21 | [^] | Répondre