Le PCA de Biez voté au Conseil communal

Les regrets des Amis de la butte

 

 

Réaction aux modifications et au vote du PCA de Biez.                                                      


 

1.   A propos des délais

Informés par un voisin, nous apprenons fin mai, que la commune a prévu d'adopter le PCA de Biez lors du Conseil communal du 31 mai. Impossible de battre le rappel d’autant plus que nous n’avons à ce moment aucune idée des éventuelles modifications apportées au PCA suite à l’enquête publique.

Dommage que nous n’ayons pas été mis au courant plus tôt : il maintenant trop tard pour  obtenir l’une ou l’autre ultime avancée utile.

 

2.   Sur la prise en compte des remarques formulées à l’enquête publique

Avons-nous envie de partager l’enthousiasme des conseillers communaux qui ont voté à l’unanimité le PCA en saluant l’aboutissement d’une participation citoyenne ?

Oui et non. 

Oui, sur le long terme, il est incontestable que le projet s’est réduit à des proportions plus acceptables pour l’environnement paysager  et pour les riverains, du moins en ce qui concerne les bâtiments sur le site même du Préventorium. C’est effectivement le fruit d’un travail citoyen.

Non, la prise en compte des remarques formulées à l’enquête publique reste  partielle.

 

Pointons :

-          Le refus de réduire le nombre de maisons sur la parcelle au-dessus du cimetière. Notre argumentation partagée, modérée et charpentée (voir encadré ci-dessous) n’a pas pu convaincre les décideurs d’abandonner le choix de lotir intensivement, choix présent dès la première mouture de ce PCA. Pour cette parcelle, la commune n’a pas eu la volonté de réguler l’appétit financier, ce qui est bien sûr son droit.

 

-       Tout en tenant compte de la situation foncière en zone d’habitat, de limiter le programme à 5 ou 6 maisons unifamiliales organisées sous forme de constructions résidentielles en ordre discontinu.

-       D’organiser l’implantation de ces futures constructions en référence à une forme de regroupement rencontré historiquement dans le village. Un ensemble articulé en « enclos » est dans le cas présent la référence la plus pertinente. Il doit pouvoir être organisé pour laisser libre la plus grande partie de la prairie existante.

-       Cette partie du PCA étant consacrée à un ensemble de futures constructions, il doit détailler avec précision les mitoyennetés obligatoires (volume principale et/ou secondaire) pour encourager la plus grande compacité possible (ce qui préservera également la prairie existante). Même si un ordre discontinu est susceptible de fermer partiellement le paysage depuis la rue du Beau Site, les vues resteront en partie accessibles depuis le cheminement projeté entre ce nouvel ensemble et la placette projetée le long de l’avenue des Sapins.

                                                                Extrait de la lettre des Amis de la butte  (enquête publique, décembre 2015)

 

 

Dans les réponses apportées aux lettres de l’enquête publique, on peut lire aussi, au sujet de ces 13 maisons prévues au-dessus du cimetière, que « le déplacement des 13 logements unifamiliaux va ouvrir davantage les perspectives visuelles vers la vallée. Néanmoins, le projet modifiera l’environnement paysager, non le caractère rural ». A chacun d’apprécier...

 

 

-          En matière de régulation de la circulation et des accès au site, au-delà des avancées partielles en ce qui concerne les parkings, « le PCA ne fixe pas définitivement les sens de circulation ». Si la faculté d’entrer et de sortir par le côté Félix Lacourt semble maintenant acquise, il reste toujours la possibilité, malheureuse pour la hiérarchisation des voiries, de sortir et de rentrer par l’avenue des Sapins. Ce refus de limiter à un sens la voirie côté l’avenue des Sapins risque de multiplier les passages sur cette voirie étroite.

-          A une dame qui a suggéré cette mise à sens unique de la sortie avenue des Sapins, les concepteurs du PCA rétorquent en parlant d’argument « nimby », en soulignant qu’ « ...un tel choix( ...) reporterait la légère gêne liée au trafic supplémentaire sur les utilisateurs du Préventorium et sur sa voirie interne et privée dont le gabarit et le tracé sont inadaptés » . Ce même argument est servi aux Amis de la Butte lorsqu’ils demandent de déplacer les parkings vers l’avenue Félix Lacourt, élément en partie obtenu. Mais si on demande de déplacer les parkings vers l’avenue Félix Lacourt, ce n’est pas pour que les gens sortent par l’autre côté et encore moins pour qu’ils fassent le tour de la propriété « privée » en voiture : c’est tout à l’opposé ! Il est donc dommage que notre demande de mise en sens unique (sortie) de l’accès par l’avenue des Sapins n’ait pas été retenue moyennant un éventuel léger aménagement interne.

 

3.   Pour conclure

« L’intérêt public » est parfois invoqué par les auteurs du PCA et la commune pour refuser une demande. Mais pas toujours... C’est bien sur l’articulation entre intérêt privé et intérêt public  que portent nos points de désaccord. Quel est l’intérêt public de permettre à un privé de ne pas réguler les flux de circulation entrant et sortant sur l’avenue des Sapins, voirie publique ? Quel est l’intérêt public de permettre à un privé de construire en aire à ouverture paysagère, à l’entrée d’un village, 13 maisons plutôt que 6 ?

 

 

 Les Amis de la butte, 4 juin 2016.